who wants to play with me ? (Camille)

★ dream a little dream of me.
     1. Camille a très mal vécue le changement de pays des suites de la mutation de son père. Elle lui en a voulu pendant quelques temps avant de finalement se résigner puisqu'elle pouvait retourner quand elle voulait en France. Cependant, elle déteste sa belle-mère et l'a même poussée dans les escaliers une fois car elle sait que cette femme n'est qu'une croqueuse de diamants. 2. Elle a eu une relation avec une rockstar avant que ce dernier n'en devienne une. Il était son professeur de piano à l'époque et ils sont rapidement tombés amoureux. Il fut son premier mais du jour au lendemain alors qu'ils devaient fuir ensembles, elle n'a plus eu de nouvelles. Elle a eu le coeur brisé et ignore que son père est derrière tout ça. 3. Depuis sept ans, elle est fiancée à un homme qu'elle n'aime pas, qui ne l'aime pas mais il faut unir les deux familles. Le mariage est repoussé à chaque fois mais depuis que le Brexit a été votée, il est très important pour Camille de se marier au plus vite. 4. Elle a eu un accident de la route avec son fiancé actuel. Ce dernier roulait ivre tandis qu'elle, elle n'était que passagère mais ne possédant pas le permis elle n'a pas pu reprendre le volant. La voiture a dévié la route pour finir dans le fossé. Depuis Camille a des difficultés à marcher et à même tenir les objets. Elle porte aussi une large cicatrice du côté de son oeil droit qu'elle cache souvent avec ses lunettes de vue ou du maquillage. Depuis, elle méprise l'homme plus que jamais. 5. C'est une fan inconditionnel de Stephen King et elle a eu lu tous les romans. Elle possède d'ailleurs un chat qui s'appelle "It" en mémoire à son roman préféré "ça".

★ scars and souvenirs.
      Un bruit de verre brisé et je suis debout dans la cuisine, en larmes. La nouvelle est tombée. Il est de retour en ville. Yaël est de retour en ville. Ma main se crispe, tout comme ma mâchoire et je reste pantoise devant les informations. Ce journal qui trône fièrement sur ma table de cuisine tandis que Douglas va et vient dans la maison. Il s'approche de moi pour voir le verre brisé. « Chérie, combien de fois t'ai-je dit de ne pas tenir quelque chose avec ta main droite ? Est-ce que tu vas faire tes séances de kiné ? » La gifle part toute seule tandis que je le dévisage, furibonde. Je le détestai. Je le détestai car je devais non seulement me marier avec lui mais aussi parce qu'il avait mis un terme à ma carrière de pianiste. Un accident de la route, il était ivre. Lui en était sorti indemne, pas moi. Défigurée, éclopée, je devais marcher avec une canne. On pourrait dire que c'est un symptôme psychosomatique mais non, une partie de ma jambe est atrophiée et le pire : je ne pourrais jamais avoir d'enfants. Moi qui en voulais tant. Me voilà stérile. Je revoyais cet a ccident de la route. Notre voiture hors de prix qui quitte la route tandis que je hurle. Mais il s'en fiche. Il s'en est toujours foutu. Le pire étant qu'il m'a abandonné pour venir me voir quelques jours après avec des fleurs. Abandonnée à mon sort. Je me voyais mourir jusqu'à tant que les secours ne viennent. Entre la vie et la mort pendant quelques semaines pour au final avoir une main qui ne fonctionne plus correctement, une cicatrice béante du côté droit de mon œil. « Vous êtes chanceuse mademoiselle Delacour, cela n'a pas atteint le nerf optique » et une jambe défaillante. Bien sûr que je fais mes séances de kiné. Grâce à toi. Moi qui étais vouée à devenir une célèbre pianiste, je me retrouvai journaliste pour un torchon musical. Une vie de merde, vous dis-je. 

« Tu vas devoir interviewer Yaël Wolstenholme. » Je serre les dents. Bien sûr. Pourquoi ne pas directement me jeter dans la gueule de celui qui m'a abandonné dix ans auparavant. J'avais dix neuf ans. Notre relation a duré trois ans. Trois ans. Elle a commencé quand j'avais seize ans et lui vingt-six. Il était venu à la maison pour me donner des cours de piano. « Tu as un don, Camille. » Le don d'écarter les cuisses oui. Je me suis insurgée contre mes parents qui ne voulaient pas de cette union. Ils n'étaient d'accord sur rien sauf là-dessus. Ma belle-mère me fixait avec ce sourire narquois l'air de dire qu'elle voulait mon homme. « On pourrait s'enfuir. » Je l'ai attendu. Pendant des heures. Assise dans le froid, il a commencé à pleuvoir. Je suis rentrée chez moi, abattue. Me jurant de ne plus tomber amoureuse et j'ai réussi. J'ai réussi à avoir un cœur de pierre. Me voilà donc forcée de lui faire face mais il ne doit pas se souvenir de moi après tout. Je ne suis qu'une groupie parmi tant d'autres. Juste la petite blonde qu'il a sauté pendant trois ans avant de l'abandonner. Fille à papa et quand il a compris qu'il n'aurait pas un centime, il a fui. Comme un lâche. Douglas et lui sont si similaires. Lâches.